Bruit : conseil et réglementation

Ce qu’il faut retenir


Le bruit constitue une nuisance majeure dans le milieu professionnel. Il peut provoquer des surdités mais aussi stress et fatigue qui, à la longue, ont des conséquences sur la santé du salarié et la qualité de son travail. Pourtant, des moyens existent pour limiter l’exposition des travailleurs aux nuisances sonores. Du traitement acoustique des locaux à l’encoffrement des machines bruyantes, les mesures collectives de lutte contre le bruit sont les plus efficaces.

Des conséquences sur la santé… et la qualité du travail


On considère que l’ouïe est en danger à partir d’un niveau de 80 décibels durant une journée de travail de 8 heures Si le niveau est extrêmement élevé (supérieur à 130 décibels), toute exposition, même de très courte durée, est dangereuse. Elle peut conduire à une surdité, phénomène irréversible. Les surdités peuvent être reconnues comme maladies professionnelles. Le bruit est cause de fatigue et de stress et agit sur les systèmes nerveux, cardiovasculaire et digestif. Mais, il n’affecte pas seulement la santé. En empêchant de se concentrer, il nuit également à la qualité du travail et peut même être à l’origine d’accidents.

Agir le plus en amont possible

La réglementation française s’articule autour de 2 axes principaux :

  • Prévenir les risques d’exposition en agissant le plus en amont possible sur l’environnement de travail. A cet effet, la prise en compte du risque bruit au moment de la conception des machines et des locaux de travail est la mesure de prévention la plus efficace. L’objectif est de réduire le bruit à la source et d’agir sur la propagation du bruit dans le local de travail (traitement acoustique des locaux de travail, cloisonnement, encoffrement de machines…).

  • Evaluer dans un deuxième temps les risques d’exposition au bruit qui subsistent et mettre en place des mesures de protection des travailleurs exposés. Au préalable, il est important de bien comprendre et de caractériser l’exposition des salariés sur leur lieu de travail (sources de bruit, mode de propagation, exposition des travailleurs). La réglementation française impose de mettre en place des actions de prévention et de protection spécifiques en fonction des niveaux sonores d’exposition : évaluation et mesurage si nécessaire des niveaux de bruit auxquels les travailleurs sont exposés, mise à disposition des salariés de protecteurs individuels (casque antibruit, bouchons d’oreille) au-delà de certains seuils d’exposition, mise en oeuvre d’un programme de réduction de l’exposition au bruit.

Définitions


Les sons


Les sons sont des vibrations de l'air qui se propagent sous la forme d’ondes acoustiques. L’acousticien s’intéresse à leur amplitude mesurée en décibel et à leur
fréquence, exprimée en Hertz (Hz).

• Vibrations rapides = fréquence élevée = son aigu
• Vibrations lentes = fréquence faible = son grave


ÉCHELLE DES FRÉQUENCES SONORES

INFRASONS SONS AUDIBLES (PAR L'HOMME) ULTRASONS
< 20 Hz 20 à 20 000 Hz
Dont les fréquences de la parole : 100 à 6 000 Hz
> 20 000 Hz


L'audition


L’oreille comprend trois parties :

- l’oreille externe, pavillon et conduit auditif, guide le son jusqu’au tympan, membrane séparant l’oreille externe de l’oreille moyenne, dont le rôle est de capter les
variations de pression sonore, comme le fait la membrane d’un microphone ;
- l’oreille moyenne, constituée par une chaîne de 3 osselets - le marteau, l’enclume et l’étrier - transmet les mouvements du tympan à l’oreille interne ; elle est en
communication avec le milieu extérieur par la trompe d’Eustache habituellement fermée et s’ouvrant à la déglutition.
- l’oreille interne est au coeur du système auditif ; c’est un milieu liquide renfermant deux ensembles fonctionnels distincts : le vestibule, organe de l’équilibre, et la
cochlée, dédiée à l’audition.
La cochlée abrite environ 15 000 cellules sensorielles ciliées qui ont un rôle déterminant dans l’audition. Par l’intermédiaire de ces cellules, la cochlée exerce une triple action :

  • elle amplifie les vibrations qui lui parviennent,
  • elle analyse ces mêmes vibrations et les oriente en fonction de leur fréquence vers les fibres nerveuses qui lui sont connectées,
  • elle transforme l’énergie vibratoire en influx nerveux.


L’influx nerveux généré par la cochlée est conduit jusqu’aux aires auditives du cerveau par un faisceau de fibres nerveuses. Le cortex cérébral interprète le message nerveux qu’il reçoit, et génère la sensation auditive, image perceptive du message sonore capté par l’oreille.

On parle de bruit lorsqu'un ensemble de sons est perçu comme gênant. Cela en fait une notion subjective : le même son peut être utile, agréable ou gênant selon
qui l'entend et à quel moment. Au-delà d'une certaine limite (niveau sonore très élevé), tous les sons sont gênants voire dangereux, même les sons agréables
comme la musique.


Le niveau de bruit


On mesure physiquement le niveau du bruit en décibels.
Pour prendre en compte le niveau réellement perçu par l'oreille, on utilise le décibel pondéré A, dont l'abréviation est dB(A).

  • 0 dB(A) = bruit le plus faible qu'une oreille (humaine) peut percevoir
  • 50 dB(A) = niveau habituel de conversation
  • 80 dB(A) = seuil de nocivité (pour une exposition de 8h/j)
  • 120 dB(A) = bruit provoquant une sensation douloureuse


Dans les niveaux très élevés, l’oreille humaine ne ressent pas les bruits de la même manière. On prend en compte cet effet en utilisant comme unité le décibel
pondéré C, noté dB(C).
Le sonomètre est l’instrument de mesure basique du bruit

Attention ! Les niveaux sonores en décibels ne s'ajoutent pas directement (c’est une échelle logarithmique).


Si une machine produit 80 dB(A), alors :
- 2 machines produisent 83 dB(A) ;
- 3 machines produisent 85 dB(A) ;
- 4 machines produisent 86 dB(A) ;
- 5 machines produisent 87 dB(A) ;
- 10 machines produisent 90 dB(A).


Lorsque 2 machines qui font le même bruit fonctionnent simultanément, le fait d'en arrêter une diminue le niveau de bruit de 3 dB(A) seulement.


Effets sur la santé


Pour une journée de travail (8 heures), on considère que l'ouïe est en danger à partir de 80 dB(A). Si le niveau de bruit est supérieur, l'exposition doit être de plus courte durée. Si le niveau est extrêmement élevé (supérieur à 135 dB(A)), toute exposition, même de très courte durée, est dangereuse. Les effets sur la santé peuvent être multiples.


Fatigue auditive


A la suite d’une exposition à un bruit intense, on peut souffrir temporairement de sifflements d’oreilles ou de bourdonnements (acouphènes) ainsi que d'une baisse de l'acuité auditive. Cette fatigue auditive disparaît avec le temps si aucune nouvelle exposition au bruit ne survient.
Le bruit est cause de fatigue auditive même sous les seuils d’action de la législation.

Echoscan - un outil innovant de dépistage des risques auditifs

Le dispositif Echoscan mis au point par l'INRS permet d'évaluer de façon objective les performances de l'oreille interne et de dépister précocement des salariés exposés au bruit et /ou à des produits nocifs pour l'ouïe. Facile à manipuler, tenant dans le creux de la main, Echoscan teste le fonctionnement des oreilles internes et moyennes.

Surdité

L'exposition prolongée à des niveaux de bruits intenses détruit peu à peu les cellules ciliées de l'oreille interne. Elle conduit progressivement à une surdité
irréversible. L'exposition à certains solvants, dits ototoxiques, peut amplifier ce phénomène. Aujourd’hui, on ne sait pas soigner la surdité. L'appareillage par des
prothèses électroniques se contente d'amplifier l'acuité résiduelle, il ne restitue pas la fonction auditive dans son ensemble. Son efficacité reste donc limitée.

STADES DE LA SURDITÉ
1er stade surdité légère Le sujet ne se rend pas compte de sa perte auditive car les fréquences de la parole sont peu
touchées.
2e stade surdité moyenne Les fréquences aiguës de la conversation sont touchées, le sujet devient "dur d'oreille" et ne
comprend plus distinctement ce qui se dit.
3e stade surdité profonde et irréversible Le sujet n’entend plus, ou très peu, ce qui se dit.*

* Il existe d'autres surdités dont les causes sont sans rapport avec ce type d'exposition et qui peuvent, dans certains cas, être opérées ou corrigées.


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